Jeudi 28 Decembre 2017

"King George" Weah élu président du Liberia

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L'ancien footballeur a obtenu 61,5% des voix

* Il s'est engagé à lutter contre pauvreté et corruption

* Ses adversaires lui reprochent son inexpérience politique (Avec autres réactions)
 



MONROVIA, 28 décembre (Reuters) - L'ancien footballeur George Weah a largement remporté l'élection présidentielle au Liberia, selon les résultats proclamés jeudi par la commission électorale du pays ouest-africain.

L'ex-attaquant vedette du PSG et du Milan AC, âgé de 51 ans, a obtenu 61,5% des suffrages lors du second tour qui l'opposait mardi au vice-président sortant Joseph Boakai, a annoncé la Commission nationale des élections (NEC) après dépouillement de 98,1% des bulletins de vote.

George Weah succédera à Ellen Johnson Sirleaf le mois prochain, ce qui constituera la première transition démocratique dans le pays depuis 1944.

Au premier tour, le 10 octobre, George Weah avait obtenu 38,4% des suffrages exprimés, près de dix points d'avance sur Joseph Boakai.

Le taux de participation au second tour s'est élevé à 56%, et George Weah devrait l'emporter dans 14 des 15 comtés du pays, a déclaré à la presse le président de la NEC, Jerome Korkoyah.

Dès l'annonce de sa victoire, George Weah a salué ses partisans du balcon du QG de son parti, à la périphérie de Monrovia, des larmes coulant sur ses joues. Les rues du centre-ville résonnaient d'un concert de klaxons.

"C'est comme si on était malade depuis longtemps et qu'on recevait le bon médicament. C'est ce que je ressens aujourd'hui. Il fera du bien à notre pays. C'est King George !" a déclaré Randall Zarkpah, un ingénieur âgé de 47 ans rencontré dans la rue avec son jeune fils.

Né en 1966 dans le bidonville de Clara Town à Monrovia, George Weah est devenu dans les années 1990 l'un des plus grands footballeurs africains, le seul du continent à avoir obtenu le Ballon d'Or et le titre de meilleur joueur de l'année de la Fifa, tous deux décernés en 1995. "JE PENSE QU'IL N'EST PAS FAIT POUR CE POSTE"

Weah est adulé au Liberia, en particulier par les jeunes des quartiers défavorisés, une popularité qui l'avait déjà incité à briguer la présidence en 2005. Il avait remporté le premier tour mais perdu au second face à Ellen Johnson Sirleaf.

"Mes chers compatriotes, je ressens profondément l'émotion de tout un pays", a-t-il écrit sur Twitter une fois connu le résultat. "Je mesure l'importance et la responsabilité de l'immense tâche que j'entreprends aujourd'hui. L'heure du changement est venue."

L'inexpérience politique de George Weah, malgré son mandat de sénateur, et le flou qui entoure son programme inquiètent ses adversaires.

Ceux-ci lui reprochent également d'avoir choisi comme colistière Jewel Howard-Taylor, ex-femme de Charles Taylor, ancien président et chef de guerre qui purge cinquante ans de prison en Grande-Bretagne pour crimes de guerre en Sierra Leone voisine.

"Je pense que Weah n'est pas fait pour ce poste. Il va s'en rendre compte", a estimé un soutien de Joseph Boakai, Anthony Mason, âgé de 34 ans, interrogé au siège du Parti de l'Unité, la formation du vice-président sortant.

George Weah s'est engagé comme son rival à lutter contre la pauvreté et la corruption dans un pays qui a mis des années à se remettre des ravages de deux guerres civiles très meurtrières entre 1989 et 2003.

Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia depuis 2006, ne pouvait prétendre à un troisième mandat du fait des règles limitant l'exercice du pouvoir.

Première femme démocratiquement élue à la présidence d'un Etat africain, elle a été co-lauréate du prix Nobel de la paix en 2011 pour sa contribution à la paix, au développement socio-économique et à la reconnaissance de la place des femmes.

Mais son dernier mandat a été obscurci par des accusations de corruption et par la grave crise sanitaire du virus Ebola qui a submergé les services de santé du pays.

La tenue du second tour a été différée de sept semaines à la suite d'accusations de fraudes électorales avancées par Joseph Boakai. Ce dernier a dit douter, jeudi, que le second tour ait été "libre, équitable et transparent". Il n'a pas dit s'il comptait déposer un recours.

La Fondation Carter et le National Democratic Institute, deux organisations américaines, ont déclaré dans la journée que des améliorations notables avaient été apportées dans l'organisation de ce second tour, faisant écho aux jugements positifs d'autres observateurs internationaux. (Avec Aaron Ross, Alphonso Toweh et James Giahyue; Gilles Trequesser et Jean-Stéphane Brosse pour le service français) Reuters

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