Mercredi 19 Septembre 2018

La succession de Draghi complique la communication de la BCE

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PARIS (Reuters) - Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, et son équipe méritent des éloges pour leurs actions en matière de politique monétaire au moment où se pose le problème de leur succession, dit-on chez BNP Paribas Asset Management.

“La BCE a pris des mesures extraordinaires pour relancer l’économie” de la zone euro”, a déclaré mercredi Richard Barwell, responsable de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Asset Management, lors d’un point de presse à Paris.

“Au début du mandat de Draghi, il était difficile d’imaginer que la BCE allait lancer un programme massif de rachat de dette publique, conduire ses taux d’intérêt en territoire négatif et prêter de l’argent aux banques à un taux fixe négatif pendant quatre ans”, a-t-il ajouté.

Richard Barwell a étendu son hommage à trois autres décideurs de l’institution de Francfort: Vitor Constancio, qui a cédé en mai la vice-présidence de la BCE à Luis de Guindos, Peter Praet, le chef économiste de la banque centrale, et Benoît Coeuré, influent membre de son directoire.

“Les principaux preneurs de décision à la BCE depuis la crise - Constancio, Praet, Draghi et Coeuré - auront tous quitté leurs fonctions fin 2019”, a-t-il dit. “Ils ont fait preuve non seulement d’intelligence mais aussi de courage, de pragmatisme et de sens politique”, a-t-il ajouté.

UNE SUCCESSION COMPLIQUÉE

L’imminence de la succession à la tête de la BCE pose problème en ce qui concerne le pilotage de ses anticipations, à savoir les indications qu’elle donne aux marchés sur sa politique à venir, a fait valoir l’expert de BNPP AM.

“Il est difficile pour Draghi de parler de la posture en matière de politique monétaire en 2020 sans lier les mains de son successeur”, a-t-il dit.

Les marchés attendent avec impatience des indices sur le nom du successeur de Mario Draghi, dont le mandat s’achèvera le 31 octobre 2019.

Le président de la Bundesbank, le très orthodoxe Jens Weidmann, a longtemps tenu la corde aux yeux des observateurs mais il a vu ses chances s’amenuiser, les préoccupations de Berlin sur le commerce, du ressort de la Commission européenne, paraissant prendre le pas sur sa volonté de piloter la politique monétaire.

Richard Barwell s’est bien gardé de donner sa préférence ou même de citer des noms, faisant simplement valoir que les candidats de qualité ne manquaient pas et que le profil des uns et des autres pouvait évoluer en fonction des circonstances.

“Le changement de direction a de l’importance parce que différentes personnes ont différentes opinions sur le mandat de la BCE ainsi que sur le coût et les bénéfices de la politique monétaire non conventionnelle”, a-t-il toutefois concédé.

Si le parcours à moyen terme de la BCE paraît bien balisé (arrêt des rachats d’actifs avant la fin de l’année et relèvement graduel de ses taux dans le courant du second semestre 2019) la suite s’annonce plus compliquée, a souligné Richard Barwell.

“Le successeur de Draghi devra probablement décider des mesures non conventionnelles à prendre pendant la prochaine récession pour soutenir l’économie et il ou elle devra convaincre des banquiers centraux et des dirigeants politiques sceptiques que sa stratégie respecte le mandat de la BCE”, a-t-il dit.

BCE

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