Jeudi 18 Octobre 2018

Malgré Trump, la Fed pense qu'il faut encore relever les taux

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WASHINGTON (Reuters) - En dépit des vives critiques émises par le président américain Donald Trump qui conteste les relèvements de taux, les responsables de la Réserve fédérale restent unis autour de la nécessité de continuer à augmenter le coût du crédit, montre les “minutes” de la dernière réunion de la Fed publiées mercredi.

Selon le compte-rendu de la réunion des 25 et 26 septembre, tous les responsables de la politique monétaire américaine étaient en faveur d’une hausse des taux d’intérêt et d’une poursuite de la hausse des taux de façon progressive.

Il s’agissait de la troisième hausse de taux décidée depuis le début de l’année et cette unanimité à la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) pourrait renforcer les anticipations de marché d’une quatrième hausse de taux de la Fed à l’occasion de sa réunion de décembre.

“Tous les participants ont exprimé le point de vue selon lequel il serait approprié pour le comité de continuer son approche progressive de resserrement (monétaire) en relevant l’objectif de taux des fonds fédéraux,” vu les bonnes conditions de croissance, d’emploi et d’inflation, selon les “minutes”.

Le dollar a accentué ses gains face à un panier de devises de référence et atteint des pics d’une semaine à la suite de ces annonces, tandis que Wall Street était très hésitante.

Bien que le compte-rendu de la Fed ne fasse aucune mention des critiques de Donald Trump, le message en faveur de nouvelles hausses de taux suggère que les responsables de la politique monétaire ne sont pas perturbés par ces remarques.

“Pour l’instant, la Fed a clairement affirmé qu’elle restait concentrée sur son agenda malgré la pression présidentielle croissante sur ses décisions de taux”, a dit Mike Loewengart, chargé de la stratégie d’investissement chez E*Trade.

Le compte-rendu de la réunion montre cependant que le comité reste divisé sur l’ampleur des hausses de taux à réaliser l’an prochain, quelques participants prévoyant que les taux auraient besoin d’être relevés suffisamment pour freiner modérément la croissance économique, alors même que deux autres membres “ont indiqué qu’il ne seraient pas en faveur d’une orientation restrictive de la politique monétaire à moins de signes clairs d’une surchauffe de l’économie et d’une inflation en hausse”.

Par rapport au “minutes” de la réunion du mois d’août, celles de septembre semblent montrer qu’il y a moins de débat autour de la perspective d’une éventuelle récession dans un avenir proche. Certains banquiers centraux semblent au contraire avoir noté des indices d’une économie plus vigoureuse.

“Presque tous les participants ont vu peu de changements dans leur évaluation des perspectives économiques, même si quelques-uns d’entre eux ont jugé que de récents indicateurs économiques annonçaient un rythme d’activité économique plus soutenu que ce à quoi ils s’attendaient plus tôt dans l’année.”

Malgré tout, des responsables de la Fed ont souligné que la relative faiblesse de l’économie mondiale pourrait créer “un potentiel de renforcement à venir du dollar”, un facteur qui pourrait peser sur les exportations américaines.

Ils ont également noté que certains entrepreneurs ont fait savoir qu’ils investissaient moins dans le secteur de l’énergie en raison des droits de douanes sur les importations d’acier et d’aluminium dans le cadre d’une série de conflits commerciaux entre les Etats-Unis et leurs partenaires commerciaux.

La Fed a entamé fin 2015 son cycle actuel de hausse des taux et, après son dernier relèvement en date du mois de septembre, elle a supprimé de son communiqué la référence au caractère “accommodant” de sa politique, ce qui signifie qu’elle ne pense plus que le niveau des taux d’intérêt soutient l’économie.

Les “minutes” montrent que “presque tous” les membres du FOMC pensaient qu’il était temps d’arrêter de parler de stimulation de l’économie. Les responsables de la Fed ont toutefois indiqué que leurs estimations de “taux neutre” pour l’économie ne serait qu’un facteur “parmi beaucoup d’autres” à prendre en compte dans leurs décisions de politique monétaire.

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