Lundi 12 Mars 2018

Des gérants regardent vers l'étranger avec les tarifs douaniers

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NEW YORK (Reuters) - La perspective de voir les Etats-Unis engagés dans une guerre commerciale avec leurs habituels partenaires après la décision de Donald Trump de taxer les importations d’acier amène certains gérants de fonds à alléger leurs portefeuilles d’actions américaines et à rechercher des opportunités à l’étranger.

Chez Oppenheimer, Federated ou encore Wells Fargo, on considère désormais les marchés d’actions internationaux et émergents comme plus attractifs que le marché américain, où la progression de l’indice de référence S&P-500 (+4,23% depuis le début de l’année) pourrait être freinée par les hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale.

Comme les Etats-Unis, les marchés d’actions étrangers bénéficient de la croissance économique synchrone à travers le monde mais, à la différence de Wall Street, ils affichent des valorisations moins élevées.

La zone euro a connu au quatrième trimestre une croissance de son produit intérieur brut de 2,7% sur un an, soit un rythme supérieur à celui de 2,5% enregistré par les Etats-Unis.

Côté boursier, l’indice européen Stoxx 600 se traite à un ratio cours/bénéfice (PER) de 14,9 contre 22,7 pour le S&P-500, selon les données de Thomson Reuters.

“On continue à observer un cycle d’expansion à un stade plus précoce à l’étranger qu’aux Etats-Unis, qui vont probablement alterner expansion et ralentissement dans l’année à venir”, dit Brian Levitt, qui s’occupe de la stratégie d’investissement d’OppenheimerFunds.

Des marchés émergents comme la Chine et la Russie offrent également des profils prometteurs en raison de leurs perspectives de croissance économique et de leurs faibles niveaux de valorisation, ajoute-t-il.

L’évolution du marché américain pourrait aussi dépendre des élections de mi-mandat en novembre aux Etats-Unis, poursuit-il, en jugeant que la prise d’au moins une des deux chambres du Congrès par les démocrates pourrait apporter un peu plus de stabilité en restreignant la capacité du président américain Donald Trump à mettre en oeuvre des politiques protectionnistes.

STIMULANT BUDGÉTAIRE

“L’Histoire indique que les marchés obtiennent de meilleurs résultats avec un pouvoir divisé car il y a moins d’incertitude en termes de politique menée vu qu’il devient plus difficile de mettre en oeuvre quoi que ce soit”, dit Brian Levitt.

Brian Jacobsen, de Wells Fargo Asset Management, déclare pour sa part que la perspective de mesures de rétorsion commerciales de la part des partenaires des Etats-Unis l’incite à se tourner davantage vers les actions internationales et émergentes, mais lentement.

“Du point de vue stratégique, nous continuons vraiment à aimer les marchés internationaux et émergents mais comme il y a des risques asymétriques, cela nous rend pour le moment un peu prudents quant aux actifs non-américains” car les marchés n’ont pas encore pleinement intégré la possibilité d’un renforcement des politiques protectionnistes, dit-il.

Globalement, les gérants de fonds américains ont progressivement réduit leurs portefeuilles d’actions américaines avec la hausse des taux d’intérêt, qui rend les obligations plus intéressantes.

Aux Etats-Unis, les fonds équilibrés sont désormais constitués en moyenne de 55% d’actions, soit quatre points de moins qu’en 2014, et de près de 41% d’obligations, montrent les données de Lipper.

Ashwin Alankar reste néanmoins amateur des grosses capitalisations américaines malgré les risques commerciaux et la probabilité d’une accélération de l’inflation.

Pour ce responsable de l’allocation mondiale d’actifs chez Janus Henderson Investors, la baisse de l’impôt sur les sociétés récemment votée par le Congrès américain devrait compenser la hausse des taux d’intérêt et fournir aux cours des actions cotées à Wall Street un stimulant que l’on ne trouvera pas à l’étranger.

“L’Europe ne parle pas de dépenses budgétaires, le Japon non plus”, dit-il. “Les Etats-Unis sont le seul marché au monde à l’heure actuelle qui pourrait bénéficier du vent porteur de la dépense budgétaire.”

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