Mercredi 21 Decembre 2016

"Libéralisation" du Dirham : Les salles de marché séorganisent

Analyse du Marché Boursier Marocain


Vers une refonte du traitement comptable des produits dérivés 

Des banques ont déjà démarré un programme de formation pour leur personnel


Un comité de suivi Banques-BAM est mis en place


Ce qui reste à faire 

 
Le chantier de l'adoption d'un régime de change flexible tient en trois mots selon la Banque centrale : Formation, information et sensibilisation. Pour le reste, tout est prêt. C'est d'ailleurs pour cette raison que le FMI propose au Maroc de "libéraliser" sa monnaie dès début 2017, chose que la Banque centrale refuse estimant qu'il faut d'abord mettre à niveau les opérateurs. Outre le gouvernement, le parlement, l'administration publique et les opérateurs économiques, le souci de la Banque centrale est d'établir une cartographie des risques avec les banques pour identifier toutes les possibilités et les impacts. Pour ce faire, une sorte de Benchmark sera réalisé avec le FMI sur un échantillon de pays similaires. 
 
Si le FMI s'impatiente, Bank Al-Maghrib attend le deuxième semestre de cette année pour introduire cette réforme qui devrait s'étaler, comme l'expliquait Abdellatif Jouahri à Bloomberg il y a quelques mois, sur plusieurs années : D'abord des fourchettes de cotation plus larges, avant d'élargir le champ de variation. "Nous ne passerons d'une étape à l'autre que lorsque nous serons certains que c'est justifié. Cela devrait se faire en plusieurs phases", a déclaré Jouahri à l'occasion du dernier Conseil de BAM. En trois étapes plus exactement.  
 
 
Les salles de marché s'organisent 
 
Un comité de coordination a été mis en place entre la Banque centrale et les banques. Certaines d'entre elles, selon nos informations, ont déjà démarré des formations pour accroître les connaissances de leurs collaborateurs. Il s'agit généralement de formations approfondies autour des couvertures de change ou sur l'adaptation des ratios prudentiels dans un environnement de changes flexible. Par ailleurs, une refonte du traitement comptable des produits dérivés est prévu avec l'objectif de remédier à un problème jusqu'ici inoffensif : La comptabilité actuelle des établissements de crédit génère de la volatilité dans les hors-bilans bancaires.  Plusieurs sources bancaires interrogées sur la question estiment que le cadre comptable actuel ne serait pas adapté à ce type de produits. Mais vu leur faibles encours, cela n'a jamais été une réelle source d'inquiétude. Si nous adoptons un régime de change flexible, la taille des produits dérivés devrait augmenter dans les comptes des banques et là, cette volatilité devrait fausser la lecture des comptes. Ce réaménagement mineur devrait donc intervenir cette année. 
 
Bien que la Banque centrale ne s'attende pas à une hausse de la demande européenne sur les produits marocains à moyen terme - Ce qui dans le cas contraire aurait soutenu le Dirham - son Gouverneur semble confiant quant à la suite des événements : Il juge le niveau des réserves de change important, les banques sont résilientes et la Banque centrale dispose de suffisamment de budget pour soutenir la monnaie. Il reste un point clé à gérer : Celui de la soutenabilité budgétaire. Car un pays surendetté est un pays qui est à la merci des marchés. Certains y ont même perdu leur souveraineté. 

 

 

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