Mercredi 05 Avril 2017

Brexit: le Parlement européen fixe ses conditions

info bourse actualite marches financiers boursier analyse technique graphique

Le Parlement européen devait tracer mercredi ses lignes rouges pour les négociations du Brexit, incluant le refus qu'un accord sur la "future relation" avec le Royaume-Uni, notamment commerciale, puisse être conclu avant que Londres se soit retiré de l'UE.

Les eurodéputés, qui doivent voter à la mi-journée sur une résolution en séance plénière à Strasbourg, devront donner leur accord en fin de course à tout accord conclu avec Londres pour régler les modalités de sortie des Britanniques de l'Union.

"Votre vote sera décisif pour décider des conditions de la future sortie (du Royaume-Uni)", a averti le président du Parlement européen Antonio Tajani à l'ouverture du débat en début de matinée.

"Nous voulons envoyer un signal clair de l'unité de l'UE", avait expliqué mardi Manfred Weber, le chef de file du PPE (Parti populaire européen, droite), le principal groupe politique du Parlement européen.

La résolution qui doit être adoptée à Strasbourg (est de la France) a déjà obtenu le soutien du PPE et du groupe socialiste et démocrate (S&D), des libéraux de l'ALDE, des Verts et de la GUE (gauche radicale européenne).

Les conditions du Parlement pour le Brexit rejoignent plusieurs points du projet d'"orientations de négociations" présenté vendredi dernier par Donald Tusk, le président du Conseil européen (qui représente les dirigeants des Etats membres de l'UE).

Le débat a donné lieu à un clash dans l'hémicycle quand l'ex-dirigeant du parti britannique UKIP, l'europhobe Nigel Farage, a traité l'UE de "mafia" et ses membres de gangsters". "Inacceptable", a rétorqué le président du Parlement Antonio Tajani.

"On nous adresse une demande de rançon!", a tonné M. Farage, qui portait des chaussettes aux couleurs de l'Union Jack, avant d'ajouter: "Ce n'est pas nous qui en souffrirons. On n'est pas tenu de boire du vin français, d'acheter des voitures allemandes ou de manger des chocolats belges, on reviendra aux tarifs douaniers et cela mettra en péril les emplois de milliers de personnes travaillant dans l'Union européenne!".

La résolution du Parlement souligne que le Royaume-Uni devra respecter tous les engagements financiers qu'il a contractés comme Etat-membre, une facture qui pourrait s'établir entre 55 et 60 milliards d'euros.

"Nous ne chercherons jamais à punir le Royaume-Uni, nous lui demanderons simplement de payer ce à quoi il s'est engagé en tant qu'Etat membre, nous devons simplement solder ses comptes, ni plus ni moins", a plaidé le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier.

- Citoyens d'abord -

L'institution strasbourgeoise insiste également pour que les termes du divorce soit fixés avant qu'un nouvel accord déterminant les relations entre le Royaume-Uni et l'UE soit conclu, contrairement au souhait de Mme May.

"Plus tôt nous nous mettrons d'accord sur les principes d'un retrait ordonné (du Royaume-Uni), plus tôt nous pourrons préparer nos futures relations", a argué M. Barnier.

La résolution du Parlement prévoit que des discussions sur des "dispositions transitoires" pourront commencer pendant la période de deux ans prévue pour les négociations si "des progrès tangibles" sont réalisés en direction d'un accord de retrait.

La période de transition pour trouver un accord commercial après le retrait du Royaume-Uni ne pourra cependant pas durer plus de trois ans.

La résolution appelle aussi à protéger les droits des trois millions de ressortissants européens qui résident au Royaume-Uni et du million de Britanniques qui habitent dans des pays de l'UE.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a promis mercredi de mener les négociations au nom de ces Européens qui ont tissé des liens avec le Royaume-Uni.

"Nous ne pouvons accepter que ces hommes et ces femmes soient pris en otage dans ces négociations, qu'elles les plongent dans des abîmes d'incertitude", a fait valoir M. Juncker.

Le chef de file des sociaux-démocrates au Parlement, Gianni Pittella, a quant à lui souhaité que le Brexit soit "l'occasion de nous unir encore plus autour de notre destin commun".

Le vote du Parlement européen sur l'accord final du Brexit pourrait quant à lui intervenir fin 2018 ou début 2019.

 

 

Articles qui pourraient vous intéresser

S'inscrire à la Newsletter Boursenews

* indicates required