Mercredi 09 Mai 2018

Les projets de Total en Iran compromis par les sanctions US

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PARIS (Reuters) - Le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de leurs sanctions contre l’Iran pourraient compromettre le projet d’investissement de plusieurs milliards de dollars de Total dans le plus grand gisement de gaz naturel au monde, à moins que le pétrolier français parvienne à obtenir une dérogation à ce régime d’embargo.

Total a signé en juillet 2017 un accord avec l’Iran en vue de développer la phase 11 de South Pars, avec un investissement initial de l’ordre d’un milliard de dollars, devenant alors la première des majors pétrolières à signer un contrat en Iran depuis l’accord sur le nucléaire conclu en juillet 2015.

Total estime la capacité de production du projet à deux milliards de pieds cube par jour, soit 400.000 barils équivalent pétrole par jour en incluant les condensats. Le gaz produit est destiné à alimenter le marché domestique iranien à partir de 2021.

Par ailleurs, Total achète du pétrole iranien pour ses raffineries européennes, réalise des transactions en dollars et a investi des milliards de dollars aux Etats-Unis, notamment dans sa raffinerie de Port Arthur.

Les Etats-Unis ont annoncé mardi le rétablissement d’une large palette de sanctions concernant l’Iran à l’issue de périodes transitoires de 90 à 180 jours. Selon le département du Trésor américain, elles viseront notamment le secteur pétrolier iranien ainsi que les transactions en dollar avec la banque centrale du pays.

Personne n’était disponible dans l’immédiat chez Total pour commenter la décision américaine, annoncée par le président Donald Trump.

DÉMARCHES AUPRÈS DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS

Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a déclaré dans le passé qu’il chercherait à obtenir une dérogation lui permettant de poursuivre ses activités dans le pays en cas de rétablissement des sanctions américaines contre l’Iran.

“Si les sanctions sont de retour, nous devrons faire une demande de dérogation”, a-t-il dit le 19 avril dernier à des journalistes en marge d’une conférence.

Dans les années 1990, Total avait obtenu une dérogation de ce type pour les projets South Pars 2 et 3 lors de l’application de sanctions américaines à cette même période.

Le groupe avait alors fait valoir, comme il pourrait de nouveau le faire aujourd’hui, que ces investissements avaient été réalisés avant l’application de ce régime de sanction.

Patrick Pouyanné a déclaré avoir engagé des démarches auprès du gouvernement français et d’autres capitales européennes pour obtenir cette nouvelle dérogation et protéger ainsi ses investissements en Iran.

Le pétrolier français dispose d’une part de 50,1% du projet South Pars 11, qui représente un investissement global de cinq milliards de dollars. Il s’est engagé à investir un milliard de dollars pour lancer le projet et encore un milliard dans son développement.

Selon des sources, Total aurait déjà dépensé plusieurs dizaines de millions de dollars dans des études et des appels d’offres.

Le groupe chinois CNPC détient pour sa part 30% du projet et la compagnie nationale iranienne PetroPars le solde de 19,9%.

Si Total n’obtenait pas satisfaction, il pourrait céder le contrôle de South Pars 11 à CNPC qui en deviendrait l’opérateur, selon des sources proches du dossier.

Le groupe français a réaffirmé à plusieurs reprises son engagement dans ce projet, précisant toutefois qu’il se conformerait au droit international.

 

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