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Avec un track record robuste dans l’industrie énergétique marocaine, Taqa Morocco affirme ses ambitions dans le renouvelable en créant de Taqa Morocco Green Energy (TMGE), une filiale dédiée au développement de projets d'énergies bas carbone. Actuellement, la filiale du Groupe émirati est engagée dans plusieurs projets liés à l'énergie solaire et éolienne. Parmi eux, le projet Noor PV II est en phase de développement, tandis que la société est préqualifiée pour l'appel d'offres des projets Noor Midelt 2 et Noor Midelt 3. Dans l’éolien, Taqa Morocco dispose déjà de 100 MW de sites sécurisés au Nord à Boujmil et 600 MW en phase de pré-développement dans le Sud du Royaume. De plus, 200 MW sont en cours de prospection.

Plusieurs informations ont récemment circulé concernant l'ambition du Groupe Taqa de développer un complexe d'hydrogène vert d'une capacité de 6000 MW dans le sud du Royaume, pour un investissement de 100 milliards de dirhams. Interpellé à ce sujet, le président du directoire, Abdelmajid Iraqui Houssaini, a précisé que le gouvernement prépare une offre concernant l'hydrogène vert au Maroc. «Dès qu'elle sera officiellement validée, nous communiquerons à ce sujet. Le foncier, mentionné dans la Loi de Finances 2024 avec une superficie de 70 000 hectares, est réservé pour ce projet bien que cela n'ait pas été annoncé publiquement. Les 96 milliards de dirhams représentent une estimation de l'investissement nécessaire pour développer cette assiette foncière en termes d'hydrogène vert. À ce jour, une réservation a été effectuée, mais elle n'a pas encore été validée», a-t-il déclaré.

En clair, une réservation a bel et bien été soumise à l'État, qui est en train de préparer une offre spécifique pour le Maroc. Une fois approuvée, les acteurs pourront présenter leurs soumissions. Rappelons que selon les conclusions d'une récente étude menée par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), le Maroc se positionne au sommet en termes de capacité à produire de l'hydrogène à des prix extrêmement compétitifs.

Un CAPEX de 1,6 milliard de dollars

Le secteur de l’énergie est l'un des plus capitalistiques, c'est-à-dire qu'il nécessite des investissements importants en capital pour développer et exploiter des infrastructures énergétiques. Le management de Taqa Morocco en est bien conscient et prévoit une bonne enveloppe pour l’ensemble de ses projets dans le renouvelable. L’entreprise a déjà commencé à constituer un fonds de roulement en levant en septembre dernier 6,6 milliards de dirhams sur le marché obligataire, dont la moitié a servi à rembourser par anticipation des dettes anciennes.

«Aujourd’hui, nous avons un projet pour développer 1000 MW dont le Capex est de 1,6 milliard de dollars. Ce chiffre peut varier selon les projets développés dans le futur», nous a annoncé Iraqui Houssaini.

Une profitabilité doublement impactée en 2023

L’inconstance des prix du charbon sur le marché mondial peut jouer des tours aux producteurs d’électricité. Et la filiale de l’émirati Taqa en a fait les frais durant cette année avec des marges en contraction impactées par un effet de base négatif après une hausse exceptionnelle du prix du charbon à l’international durant la période 2021-2022. L’EBITDA du Groupe a baissé de 4,6% à 3,55 milliards de DH, alors que la constatation d’une perte de change exceptionnelle suite à l’évolution de la parité USD/MAD a pesé sur le RNPG qui a baissé de 20% à 1,03 milliard de DH.

Malgré la hausse des investissements, la rétribution des actionnaires est toujours à l’ordre du jour. Le reprofilage de la dette de JLEC 5&6 a permis l’optimisation de la structure financière de la filiale, libérant ainsi des ressources financières supplémentaires et renforçant la capacité de distribution des dividendes. Ceci s’est traduit par un résultat net social en forte hausse de 150% (2,34 Mds de DH contre 940 MDH en 2022).

«Nous avons proposé pour l’année 2023 un DPA de 35 DH stable par rapport à l’année dernière. Nous sommes dans une politique de stabilisation de dividende. Ces derniers pourront évoluer dans le futur en fonction de nos projets de développement, au cas où nous aurons besoin de ressources complémentaires», nous a expliqué Omar Alaoui M'hamdi, Directeur général adjoint de Taqa Morocco.