Jeudi 28 Janvier 2021

Marchés actions: faut-il craindre un risque de correction ?

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Le FMI met en garde contre les niveaux élevés de valorisation atteints par les actions alors que l’économie n’a pas encore enjambée la crise sanitaire.

Pour le Fonds, il y a décalage entre les cours (très élevés) des marchés boursiers et les valorisations découlant de fondamentaux économiques (encore faibles), surtout au regard des fortes incertitudes économiques.

Au Maroc, le sujet partage les opérateurs avec un marché qui se paye près de 30 fois ses bénéfices 2020. 

 

 

« Les vaccins sont là ! » ce cri entendu et salué aux quatre coins du monde a nourri les espoirs d’une reprise de l’économie mondiale en 2021. Toutefois, tant que les vaccins ne sont pas largement disponibles, le redressement des marchés et la reprise économique sont tributaires du soutien continu des politiques monétaires et budgétaires », alerte d’entrée de jeu Tobias Adrian, conseiller financier et directeur du département des marchés monétaires et de capitaux du FMI, dans un papier publié dans le blog du Fonds.

 

En effet, suite aux annonces de déploiement des vaccins, les cours des actions, des obligations d’entreprise et d’autres actifs à risque ont affiché une nouvelle hausse. Les marchés financiers n’ont pas tenu compte de la situation sanitaire et ont misé sur le soutien continu des pouvoirs publics qui compensera d’éventuels mauvais résultats économiques à court terme et servira de tremplin vers l’avenir.

 

« Comme le décalage apparent entre l’exubérance des marchés financiers et le retard persistant de la reprise économique se poursuit, il fait craindre une éventuelle correction des marchés si les investisseurs réévaluent les perspectives économiques ou l’ampleur et la durée du soutien des pouvoirs publics », argue l’expert.    

 

Deux perceptions de la réalité

Pour A. Tobias, divers analystes et investisseurs continuent de s’inquiéter du fait que la vraie valeur des actifs à risque, tels qu’obligations d’entreprise et actions, semble être bien loin de leur valeur de marché. Ils soulignent, par exemple, les décalages entre les cours (très élevés) des marchés boursiers et les valorisations découlant de fondamentaux économiques (encore faibles), surtout au regard des fortes incertitudes économiques.  

 

Pour d’autres acteurs du marché, toutefois, les valorisations actuelles des marchés peuvent s’expliquer en tenant compte du contexte de taux d’intérêt qui resteront « plus bas plus longtemps ». 

« Pour justifier le rebond des marchés boursiers, ils expliquent que les investisseurs s’attendent à des taux d’intérêt très bas dans un proche avenir (malgré la toute récente hausse des taux longs aux États-Unis), ainsi qu’à des révisions à la hausse des perspectives de bénéfices des entreprises depuis les annonces de vaccins », écrit-il.

A qui profite le contexte actuel ?

Dans son argumentaire le responsable au FMI, explique que les cours boursiers des entreprises de secteurs tels que l’aéronautique, l’hôtellerie et les services à la consommation ont rebondi car les investisseurs, à la recherche de bonnes affaires, continuent de se tourner vers ces secteurs auparavant en difficulté.

Aussi, les taux d’intérêt, qui n’ont jamais été aussi bas, ont abaissé les coûts de financement pour les entreprises, mais ont aussi incité les investisseurs à prendre davantage de risques en recherchant des rendements plus élevés sur leurs investissements.   

 

Les pays et les entreprises des marchés émergents ont également bénéficié de l’optimisme des marchés et ont émis des volumes d’obligations records en 2020. C'est le cas du Maroc également qui a sollicité en 2020 (à deux reprises) les marchés obligataires internationaux, avec notamment une levée record de 3 milliards de dollars. Là encore, les écarts de rendement entre les dettes des États et des entreprises des pays émergents et les titres du trésor américain se sont sensiblement résorbés. En outre, les investissements étrangers en actifs financiers des pays émergents (actions et obligations) ont redémarré, offrant ainsi davantage d’options pour répondre aux besoins élevés de refinancement de la dette de ces pays en 2021.

Qu’en est-il du marché boursier marocain ?

 

La situation est sembable sur la marché actions au Maroc. La Bourse de Casablanca se paye près de 30 fois ses bénéfices 2020, soit un niveau très élevé par rapport à la moyenne des dix dernières années. Mais cette «situation est normale» si l'on place cette valorisation dans un contexte de reprise économique, avaient indiqué des analystes récemment. 

Selon eux, ceci se constate au début de la phase de reprise économique. Puis encore, “la perspective d'une reprise des bénéfices au début d'un cycle couplée à un niveau très faible des taux d'intérêt est régulièrement anticipée par des valorisations plus élevées, notamment par des hausses du ratio PER”. En revanche, ce niveau de PER devrait s'atténuer en 2021 grâce à l'amélioration de la masse bénéficiaire.

Sur son blog, A. Tobias conclut en rappelant que même s’il n’y a pour le moment aucune alternative au maintien du soutien des pouvoirs publics, il est légitime de craindre des prises de risque excessives et une exubérance démesurée des marchés.

Comme les investisseurs misent sur une garantie sans faille des pouvoirs publics, un sentiment de complaisance semble se répandre sur les marchés qui, conjugué à une position apparemment unanime des investisseurs, augmente le risque d’une correction ou d’une « réévaluation » par les marchés.

 

Alors, correction ou pas ? Choisissez votre camp ! 

 

Y.S

 

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