Mardi 17 Mars 2020

"Covid-19" cité 7 fois dans le communiqué de Bank Al-Maghrib

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Le Conseil de Bank Al-Maghrib a analysé aujourd'hui, pour sa première réunion en 2020, l’évolution récente de la conjoncture économique et les projections macroéconomiques de la Banque sur les huit prochains trimestres. "Il s’est attardé en particulier sur les répercussions des conditions climatiques défavorables qui prévalent dans notre pays et de la propagation à l’échelle mondiale de la pandémie Covid-19". Pandémie citée 7 fois dans ce communiqué. 

 

Bank Al-Maghrib aura finalement concédé "une petite baisse" du taux directeur de 25 pbs à 2%, presque sans surprise après la série de mesures prises par les autres banques centrales depuis deux semaines.  La FED a en effet annoncé le 15 mars une nouvelle baisse de 100 points de base, après celle de 50 points le 3 mars, de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à 0%-0,25%. Elle prévoit maintenir cette fourchette jusqu’à ce qu’elle soit confiante que l’économie est sur une trajectoire qui permettrait de réaliser les objectifs d’emploi maximum et de stabilité des prix. Elle a également décidé de relancer ses achats de titres pour au moins 700 milliards de dollars de bons du Trésor et de prêts immobiliers titrisés (MBS). Pour sa part, la BCE a adopté le 12 mars un ensemble de mesures d’assouplissement quantitatif additionnelles tout en maintenant ses taux directeurs inchangés et en réitérant qu’elle prévoit qu’ils resteront à leurs niveaux ou à des niveaux plus bas jusqu’à ce qu’elle ait constaté que les perspectives d’inflation convergent durablement vers son objectif. Parallèlement, la FED, la BCE, la Banque du Japon, la Banque d’Angleterre, la Banque du Canada et la Banque nationale suisse ont annoncé le 15 mars une mesure concertée visant à améliorer l’approvisionnement en liquidités au moyen des accords permanents de swap en dollars américains et ce, par la réduction de leurs taux appliqués à ces swaps de 25 points de base.

Bank Al-Maghrib relève, au niveau international, que l’espoir d’une reprise économique en 2020 s’est largement estompé avec la propagation de la pandémie Covid-19 dont l’ampleur de l’impact s’avère de plus en plus importante. "Dans les principaux pays avancés, la croissance s’affaiblirait significativement, avant de rebondir en 2021", lit-on dans le communiqué. 

 

Sur les marchés des matières premières, la situation reste marquée par la montée des inquiétudes concernant l’évolution de la demande mondiale en lien avec la propagation de la pandémie 2 Covid-19 et par la divergence de l’alliance OPEP+ sur la réduction de la production. Les cours du pétrole devraient ainsi diminuer de nouveau cette année, pour s’établir à 48,5 USD/bl en moyenne pour le Brent, avant d’augmenter à 59,5 USD/bl en 2021. Pour le phosphate et ses dérivés, la Banque mondiale table dans ses dernières projections d’octobre 2019 sur une hausse des cours. Les prix s’accroîtraient de 306 USD/t à 324 USD/t en 2020 et à 335 USD/t en 2021 pour le DAP et de 295 USD/t à 304 USD/t puis à 311 USD/t pour le TSP. Quant au prix du phosphate brut, il devrait se situer à 92 USD/t en 2020 et à 95 USD/t en 2021, après 88 USD/t en 2019.

Quant à la croissance, Bank Al-Maghrib délivre des prévisions loin d'être alarmistes tout en précisant qu'elles sont entourées de fortes incertitudes et sont sujettes à une révision à la baisse si la propagation de la pandémie Covid-19 au niveau mondial n’est pas contenue à court terme. Ainsi, en 2020, pâtissant de l’effet conjugué des conditions climatiques défavorables et de la propagation au niveau mondial de la pandémie Covid-19, la croissance devrait, selon les prévisions de BAM, stagner à 2,3%. 

La valeur ajoutée agricole régresserait de 2,7%, avec une récolte céréalière estimée sur la base des données relatives aux conditions climatiques et à l’état de la végétation disponibles au 10 mars, à 40 millions de quintaux, et le rythme des activités non agricoles ralentirait à 2,9%. En 2021, la croissance enregistrerait un rebond à 3,8%, avec une augmentation de la valeur ajoutée agricole de 8,1%, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière moyenne de 75 millions de quintaux, et une amélioration de la croissance non agricole à 3,3%. 

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