Mardi 15 Octobre 2019

Les freins à l'inclusion financière des entreprises au Maroc

marché financier marché boursier marocain actualités marchés financiers info finance

Malgré le progrès significatif réalisé par le Maroc en termes d’utilisation des services financiers par les entreprises, les micro-entreprises et les TPE rencontrent des obstacles à leur inclusion financière associés principalement au volume de leurs activités et à leur perception à l’égard du secteur financier, note la banque centrale dans un rapport publié mardi.

 

En effet, l'enquête FINDEX sur les micro-entreprises menée de 2017 et citée dans le rapport montre que les TPE et les entrepreneurs individuels désignent le faible volume d’activité (45% des sondés) comme principal frein à la bancarisation suivi par le manque de besoin (41% des sondés) et le manque de confiance dans les banques (13% des sondés).  L’enquête a également fait ressortir que seuls les produits bancaires les plus basiques ont une pénétration significative : les cartes bancaires (44%) et les chèques (28%). 

Par ailleurs, 60% des entreprises rencontrent des problèmes de trésorerie. Pour faire face à ce problème, les entreprises recourent à l’entourage (53%) ou aux règlements différés auprès des fournisseurs (29%).

Le coût des crédits est le principal critère de décision pour le choix d’une offre de financement (58%), suivi de la souplesse accordée en cas de difficulté de paiement (34%) et du montant de la traite (31%).  Quant aux niveaux d’informel et de cash, ils pénalisent l’inclusion financière des individus et des entreprises, en particulier du fait de l’incapacité des opérateurs financiers à apprécier le risque de ces segments et l’appréhension de ces populations par rapport aux circuits financiers formels. "Ce caractère informel complexifie l’accès au crédit bancaire pour les particuliers et les entreprises", explique la banque centrale. Les raisons sont nombreuses : peu de garanties et de sûretés à apporter pour un crédit, peu de connaissance des comptes de résultats des entreprises, de dossiers de crédit ou d’ouverture de compte souvent incomplets et de complication avec les règles de lutte contre le blanchiment des capitaux. 

L’absence d’offres de financement ciblées représente également une des barrières majeures à l’inclusion financière de certains segments des entreprises, selon Bank Al-Maghrib. Il s'agit notamment de la TPE dont le lancement et le développement s’avèrent pénalisés par la complexité de l’accès au financement associée à un niveau de compétences financières faible.

Sur un autre registre, l'étude FINDEX montre, cette fois-ci pour les particuliers, que la faible pénétration des services financiers formels est expliquée par plusieurs raisons dont Faible niveau de revenus, •des offres inadaptées aux besoins des segments à faible revenu ou encore le statut socio-économique. On parle ici par exemple  de l’exclusion économicosociale associée à des facteurs culturels, qui entraine une forte exclusion financière des femmes par rapport aux hommes.


Lire aussi : Le cash représente 23% du PIB du Maroc


 

 

BAM

Articles qui pourraient vous intéresser

Vendredi 22 Mars 2024

LBC-FT : La Banque de Maurice et Bank Al-Maghrib lance un rapport conjoint

Jeudi 21 Mars 2024

Régime de change : Les contours de la prochaine réforme

Mercredi 20 Mars 2024

Programme Intelaka: plus de 8 milliards de dirhams de crédits décaissés (Jouahri)

Mardi 19 Mars 2024

BAM revoit nettement à la baisse ses prévisions de croissance pour 2024

S'inscrire à la Newsletter Boursenews

* indicates required