Jeudi 14 Decembre 2023

En Europe, les banques centrales toujours en mode pause sur les taux

info bourse actualite marches financiers boursier analyse technique graphique

La Banque centrale européenne devrait maintenir jeudi ses taux d'intérêt à leur niveau record, continuant de scruter le recul de l'inflation, à l'instar d'autres homologues qui prendront leurs dernières décisions de politique monétaire de l'année.

La Banque d'Angleterre, la Banque nationale suisse et la Norges Bank de Norvège se réunissent également jeudi, au terme d'une année qui a vu les taux d'intérêt être portés à des sommets pour tenter de juguler l'inflation.

Ces institutions devraient opter pour le statu quo sur leurs taux respectifs, à l'exception peut-être de la banque centrale norvégienne.

La Banque nationale de Suisse laisserait ainsi son principal taux à 1,75% tandis que l'inflation est retombée à 1,4% en novembre, sous l'objectif de 2%.

La Banque d'Angleterre (BoE) devrait, elle, laisser pour la troisième fois consécutive son taux directeur inchangé à 5,25%.

L'inflation britannique a fortement ralenti à 4,6 % en octobre, mais reste la plus élevée parmi les pays du G7.

La BCE fera connaître sa décision à 13h15 GMT : un maintien à 4,0% du taux sur les dépôts bancaires à son guichet, qui fait référence, est attendu.

Mercredi, la banque centrale américaine (Fed) a ouvert la voie en décidant un statu quo sur ses taux, pour la troisième fois consécutive.

Une hausse supplémentaire est "peu probable" et le Comité monétaire de l'institution a davantage "discuté d'un calendrier des baisses de taux", a commenté son président Jerome Powell.

A Francfort, la présidente de la BCE Christine Lagarde devrait repousser jeudi les spéculations sur des baisses de taux très attendues alors que les marchés espèrent un premier assouplissement entre mars et avril prochain, selon les observateurs.

La chute en novembre de l'inflation en zone euro à 2,4% sur un an, au plus bas depuis deux ans tout en se rapprochant des 2% visés par la BCE, a favorablement surpris y compris au sein de l'institut monétaire.

La BCE a pris l'habitude de se décider en fonction des données disponibles lors de chaque réunion.

Or, une membre influente du directoire de la BCE, l'Allemande Isabel Schnabel, a frappé les esprits en reprenant la formule de l'économiste John Maynard Keynes : "quand les faits changent, je change d'avis".

Pour la première fois depuis juillet 2022, cette experte économique a exclu à court terme de nouvelles hausses des taux d'intérêt.

Cette "ambiguïté levée", la question reste de "savoir quand la BCE va réduire ses taux et de combien", note Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet Wealth Management.

"Le défi" de la communication de Mme Lagarde jeudi sera de "garder toutes les options ouvertes sans paraître trop conciliant" comme le sont les marchés, mais aussi "sans trop se détacher de la réalité", selon Carsten Brzeski, économiste chez ING.

Mme Lagarde rappelle régulièrement qu'il n'est "pas encore temps de crier victoire" sur les prix élevés, qui ont conduit la BCE à dix hausses de taux consécutives depuis juillet 2022, jusqu'à une première pause en octobre.

L'inflation en zone euro a été divisée par plus de quatre depuis le record de 10,6% atteint en octobre 2022, quand les effets de la guerre en Ukraine sur les prix du gaz et du pétrole se faisaient sentir à plein.

Selon les nouvelles prévisions dévoilées jeudi, l'institut monétaire devait de nouveau abaisser sa prévision d'inflation moyenne pour 2024, actuellement à 3,2%, selon M.Brzeski.

Mais le durcissement de la politique monétaire produit des effets de plus en plus visibles sur l'économie : le renchérissement du coût du crédit pèse toujours plus sur les entreprises et les ménages, en frappant particulièrement l'immobilier, alimentant les appels à desserrer la contrainte.

La BCE veut maintenir des taux élevés aussi longtemps que nécessaire car elle redoute une nouvelle flambée des prix de l'énergie sur fond de tensions géopolitiques, notamment au Proche-Orient. Elle s'inquiète aussi des hausses de salaires qui pourraient alimenter un rebond des prix.

La BCE pourrait par ailleurs signaler qu'elle compte accélérer la réduction de taille du bilan encore gorgé de dette acquise les années de faible inflation et de Covid-19, ce qui pourrait augmenter les tensions financières, surtout dans l'obligataire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BCE

Articles qui pourraient vous intéresser

Mercredi 17 Avril 2024

USA: la baisse de l'inflation devrait prendre plus de temps que prévu, avertit Powell

Jeudi 11 Avril 2024

La BCE prête à agir plus vite que la Fed sur ses taux

Jeudi 07 Mars 2024

La BCE prolonge le statu quo sur ses taux

Jeudi 25 Janvier 2024

Zone euro : la BCE laisse ses taux inchangés

S'inscrire à la Newsletter Boursenews

* indicates required