Jeudi 21 Mai 2015

Assurances : Le secteur gère un actif de 120 Mds de DH

Analyse du Marché Boursier Marocain



La particularité de gestion du patrimoine des assurés et des bénéficiaires des prestations dans les assurances explique, en partie, la forte réglementation à laquelle est soumis le secteur et le caractère proéminent de la donnée financière.

Al’instar des autres investisseurs institutionnels, l’informa-tion financière revêt une importance cruciale pour la compagnie d’assurances. Cette dernière a deux activités : la première est son cœur de métier que nous appelons activité technique, et l’autre, financière, consiste à gérer les avoirs des assurés et des bénéficiaires des prestations. Par le biais des placements, la compagnie d’assurances prend régulièrement des engagements vis-à-vis de ses assurés. Des engagements qui, bien entendu, sont pro- visionnés et représentés en tant qu’éléments d’actifs. A ce titre, il est utile de rappeler que les actifs sous gestion du secteur des assurances avoisinent 120 Mds de DH, dont 50% sont investis en actions cotées. Ce qui laisse conclure que le secteur des assurances se veut un opérateur de taille dans le marché financier.

Comme l’a si bien souligné Bachir Baddou, Directeur général de la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance (FMSAR), «la particularité du secteur des assurances est qu’il gère un patrimoine qui ne lui appartient pas». Il gère les avoirs des assurés et des bénéficiaires des prestations, des avoirs qui ne sont en fait que l’épargne des per- sonnes qui souscrivent des contrats de retraite ou de capitalisation. Et d’ajouter : «Ce qui, bien entendu, l’oblige à gérer ce patrimoine comme un bon père de famille». Cette particularité de gestion du patrimoine des assurés explique, en partie, la forte réglementation à laquelle est soumis le secteur et le carac- tère proéminent de la donnée financière. En dépit de son caractère fort contraignant, cette réglementation explique la résilience, tant bien que mal, du secteur face aux sou- bresauts de la crise financière internationale de 2008. Vaille que vaille, et quelle que soit la conjoncture économique, l’in- formation financière est très importante et très sensible pour le secteur des assu- rances. Elle est importante, vu que les compagnies d’assurances sont des investisseurs à long terme, d’où l’importance de disposer en temps réel d’informations pertinentes sur les valeurs dans lesquelles elles investissent. Elle doit être juste et refléter d’une manière fidèle la santé financière de l’entreprise. Elle est sensible parce qu’il arrive parfois que la communauté financière se rende compte, deux ans après, que l’infor- mation sur une valeur don- née n’était pas entièrement correcte et, du coup, le ren- dement souhaité n’est pas au rendez-vous. Encore faut-il préciser que les compagnies d’assurances sont organisées de différentes manières. On trouve des assureurs qui ont développé des équipes en interne à même de mener des analyses très détaillées, et procéder, par la suite, à des arbitrages et à des prises de décisions. D’autres, par contre, préfèrent déléguer l’intégralité de la gestion à des gestionnaires d’actifs. Les compagnies d’assu- rances sont aussi des émet- trices d’informations car, sur le plan réglementaire, les entreprises, qu’elles soient cotées ou non, sont tenues de publier semestriellement leurs résultats. Il s’agit là de l’information diffusée au grand public.

En ce qui concerne l’information remise au régulateur, à savoir la DAPS, elle est extrêmement fine et se fait parfois à des fréquences mensuelles ou trimestrielles. Une chose est sûre : le régulateur a une vision globale sur l’ensemble de l’activité de chaque compagnie d’assurances, qu’elle soit technique ou financière. Le leitmotiv est de prévenir les risques qui, souvent, se traduisent par des dommages collatéraux. 

Soubha Essiari

Finances News Hebdo 

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