Printemps arabe, attentas et crise économique n'ont pas eu raison du marché boursier tunisien.
Le Masi et le Tunindex évoluaient d'une manière similaire jusqu'en 2011.
Après 2011, le Tunindex a amorcé un rebond "patriotique" que l'on ne retrouve pas sur la place casablancaise.
Le marché tunisien est un marché moins profond que le marché marocain. La capitalisation globale y atteint 8,7 Mds de dollars contre 45,6 Mds de dollars pour le Maroc, selon les chiffres présentés cette semaine par l'Arab Federation Of Exchanges à l'occasion de la grande rencontre des dépositaires centraux à Tanger. En revanche, le taux de rotation du capital, qui mesure l'activité de marché atteint 11,19% en Tunisie, contre 8,96% au Maroc, selon la même Source. En arabie Saoudite, ce chiffre atteinte 105,17%. La moyenne dans la région Mena atteint 53,17%. Enfin, la place casablancaise affiche un P/E de 16,55 en 2015, contre 13,88 pour la Tunisie.
malgré son P/E relativement faible, la bourse de Tunisie évolue à proximité de ses plus hauts historiques, comme le montre le graphique ci-dessous. Cela montre que ce marché dispose encore de potentiel. Une croissance dopée essentiellement par les introductions en Bourse dont le rythme est resté élevé malgré les crises traversées par le pays. D'ailleurs, le marché tunisien vient d'accueillir une nouvelle recrue dont la cotation a démarré le 4 mai. La société Unimed a été sur-souscrite 32,6 fois, selon la presse locale.
Evolution du Tunindex depuis mi-2010
Comparativement à la Bourse Tunisienne, la place casablancaise a encore du chemin à parcourir pour atteindre ses plus hauts historiques.
Evolution du Masi depuis mi-2010
Pourtant, jusqu'en 2011, les deux places boursières avançaient de manière similaire. Sauf que le marche tunisien s'est nettement redressé après le changement de pouvoir. Ce paradoxe peut être expliqué par le manque de profondeur du marché tunisien mais également par les fondamentaux intrinsèques au marché marocain, victime d'une crise de confiance localisée et du départ des étrangers, auparavant très actifs sur le marché marocain. La ligne jaune sur ce graphique montre le moment où les deux indices ont perdu leur corrélation positive.
