Mercredi 13 Avril 2016

Banques & Assurances : Mohamed El Kettani dresse sa cartographie des risques

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"L'écrasante majorité des banques sont contrôlées par des assurances. Ce sont des industries qui produisent et gèrent des risques. C'est cela leur métier". C'est ainsi que Mohamed El Kettani a démarré son intervention ce matin au Rendez-vous de Casablanca de l'assurance où il devait exposer les risques systémiques auxquels doivent faire face ces deux industries dans le contexte mondial actuel. Les interactions sont de plus en plus importantes entre les deux secteurs alors que les risques ne font qu'augmenter. 
 
El Kettani a dressé un tableau plutôt sombre de la conjoncture mondiale : Aléas financiers, dérèglements climatiques et volatilité des marchés doivent pousser les entreprises à être plus globales, selon lui. Elle doivent chercher constamment à se diversifier.  D'ailleurs, "l'importance systémique est telle aujourd'hui que l'immolation d'un jeune tunisien désespéré a provoqué une dégradation de la qualité des actifs sous gestion dans toute la région", a-t-il dit, en rajoutant que le terrorisme et la volatilité des matières premières compliquent davantage l'équation. 
 
Au final, les origines sont différentes mais les impacts similaires. Pour le président de Attijariwafa bank, ces impacts doivent être gérés par les banques et les assurances... Mais en partie seulement. Car les fonds propres ne sont pas disponibles à l'infini, faisant ici allusion à l'importance de la solidarité nationale pour faire face aux catastrophes naturelles notamment. 
 
La crise chinoise et ses conséquences sur les prix des matières premières, dont le pétrole, a également un impact systémique qu'il faudra géré. Enfin, le contexte de baisse des taux crée à la fois une baisse des rendements des actifs bancaires ainsi que ceux des assurances avec à la clé le risque de voir se déclencher un risque obligataire sans précédent. 
 
Bref, un tableau sombre qui a déjà fait des victimes en Europe avec 100.000 licenciements dans le secteur bancaire et une capitalisation boursière en baisse de 420 milliards de dollars pour les 8 premiers groupes bancaires européens, rappelle le président de la banque. 
 
 
Des conséquences sur les pays du Sud...
 
Nous, pays du Sud, subissons de plein fouet ces "dérèglement financiers". Cela se voit dans la liquidité des marchés financiers, les flux d'IDE et autres balances des paiement. La demande adressée à l'Afrique subsaharienne faiblit alors que c'est un élément vital pour sa croissance. Beaucoup de pays de la région accusent le coup avec néanmoins des exceptions dans les pays qui ont su anticiper ces risques. La Côte d'Ivoire, par exemple, devrait afficher une croissance de 10,3% en 2016 après 9,5% en 2015. L'économie de ce pays devrait croître à un rythme annuel moyen de 9% à horizon 2020. 
 
 
... Et des opportunités à saisir 
 
"Les banques et les assurances marocaines disposent d'autoroutes de croissance en Afrique subsaharienne qui ne demandent qu'à être saisies". Le président du groupe bancaire le plus internationalisé du Royaume estime que le continent a besoin de 100 milliards de dollars d'investissements par an qui doivent être financés, alors que 600 millions d'Africains n'ont pas encore accès à l'électricité.  Pour le secteur des assurances,  le taux de pénétration ne dépasse pas 1% du PIB dans la région, contre 3% en Amérique latine. La bancarisation ne dépasse guère les 5% ! Pour saisir ces opportunités, il préconise de développer des produits adaptés, surtout dans la bancassurance avec des canaux de distribution simples et efficaces. L'assurance Auto et l'assurance Santé ainsi que le low income banking & Insurance doivent également être mis à profit pour capter cette croissance. 
 
 
 
 
 

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